À seulement 23 ans, Ilan vient de terminer quatre années d’études en animation et rêve aujourd’hui d’intégrer un grand studio. Entre créativité débordante, passion pour la pop culture et engagement auprès d’une association de jeunesse, il construit pas à pas son parcours professionnel.
Suivi par la Mission Locale, il partage avec nous son histoire, ses inspirations et ses ambitions.
L’interview
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Ilan Kassabi, j’ai 23 ans et je suis passionné d’animation. J’ai terminé mes études en 2024 après quatre ans de formation. Aujourd’hui, je cherche à intégrer un studio d’animation.
En quoi consiste ton métier ?
Je me spécialise dans la préproduction. C’est la première phase d’un projet d’animation, où l’on conçoit les designs, les concepts visuels et l’univers du film ou de la série. C’est principalement en 2D, mais ces créations peuvent aussi servir pour des projets en 3D.
Comment as-tu découvert la Mission Locale ?
J’ai été orienté par des professionnels de santé. Je suis neuro divergent, avec une dyslexie, une dyspraxie et des troubles de l’attention. La Mission Locale m’aide à structurer mes recherches d’emploi et à explorer différentes opportunités. Mon métier est assez spécifique, mais j’avance avec confiance.
D’où vient ta passion pour l’animation ?
Mon père est artiste, il m’a tout appris. Je dessine depuis que j’ai 4 ans.
J’ai toujours été attiré par la création de mondes et d’univers visuels uniques.





Comment es-tu passé du dessin à l’animation ?
Au départ, je voulais juste dessiner, mais j’ai vite réalisé que l’animation permettait de donner vie à mes créations. J’aime raconter des histoires et transmettre des émotions à travers le mouvement. C’est cette dynamique qui m’a attiré vers l’animation. En plus, c’est un secteur où il y a plus d’opportunités que dans le dessin pur.
Ilan, peux-tu nous dire quelles sont tes influences ?
Je puise beaucoup d’inspiration dans la pop culture et le monde du cinéma.
Jack Kirby, pionnier des comics, m’a marqué par son sens du dynamisme et de la mise en page. Eiichiro Oda, créateur de One Piece, m’impressionne par sa capacité à construire un univers riche et cohérent sur le long terme.
Le travail de George Lucas et Steven Spielberg dans le cinéma a aussi influencé ma façon d’aborder la narration et l’immersion dans une histoire. Les univers comme Star Wars, Marvel et DC Comics m’inspirent beaucoup. J’admire la manière dont ces franchises développent des histoires sur plusieurs décennies, créant des personnages iconiques et des mondes fascinants.
Quel a été ton parcours scolaire ?
J’ai suivi un parcours assez varié! Après un bac en communication visuelle, où j’ai appris les bases du dessin numérique et des logiciels comme Photoshop, j’ai poursuivi mes études dans une école spécialisée en animation : E-Artsup, plus adaptée à ma façon de travailler. Ces années de formation m’ont permis de développer mes compétences en animation et en pré-production.
Mon projet de fin d’études a été très bien reçu, avec une mention du jury.

Image extraite du projet de fin d’études d’Ilan consacré au thème des troubles DYS.
À côté de ta recherche d’emploi, travailles-tu sur des projets ?
Oui, je suis graphiste pour une association de jeunesse et je réalise des commandes graphiques pour des particuliers et des collectifs artistiques.

Je suis aussi actif sur TikTok, où je partage mes animations et mes illustrations avec plus de 120 000 abonnés.
@ilankass ( Merci a @Antoine Jumeau pour cette audio incroyable) #humour #lotr #animation #sda #CapCut ♬ son original – Antoine Jumeau
Technique ou créativité, comment te situes-tu ?
Il y a des artistes très techniques et d’autres très créatifs. Moi, je me situe du côté de la créativité. J’aime imaginer des concepts, des univers, plutôt que de perfectionner une technique précise.
Bien sûr, la technique est essentielle, mais elle ne doit pas brider la créativité. Certains artistes préfèrent suivre des règles strictes, moi j’aime explorer et proposer des idées nouvelles.

Quel est ton avis sur l’intelligence artificielle dans l’animation ?
L’intelligence artificielle est un outil qui peut être intéressant pour certaines tâches techniques, comme le détourage ou l’amélioration d’images, mais elle ne remplacera jamais la créativité humaine.
Aujourd’hui, certaines personnes l’utilisent pour accélérer leur travail, mais je pense que l’animation repose avant tout sur l’émotion et l’expression artistique.
Le danger, c’est que des entreprises privilégient l’IA pour réduire les coûts, au détriment des artistes.
Il faut trouver un équilibre : l’IA peut être un outil d’aide, mais elle ne doit pas effacer la vision et l’identité des créateurs.
Quels sont tes objectifs professionnels ?
Mon rêve est d’intégrer un studio d’animation reconnu, en France ou à l’étranger.
J’ai déjà envoyé de nombreuses candidatures et je continue de perfectionner mon portfolio. J’aimerais travailler pour un studio comme Disney ou un studio français prestigieux, car l’animation en France est parmi les meilleures au monde.
Quel conseil donnerais-tu aux jeunes de la Mission Locale ?
Faites ce qui vous passionne et ne vous mettez pas de limites. On peut toujours apprendre et progresser, peu importe d’où on part. Aussi, Il faut croire en soi et ne pas hésiter à saisir les opportunités, même si elles semblent petites au début. L’important, c’est d’avancer.
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Crédits images : © Tous droits réservés – Ilan Kassabi
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